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Un jeune homme de 26 ans comparaissait ce vendredi 22 novembre 2024 au tribunal de Charleville-Mézières pour avoir transporté 400 kilos de tabac de contrebande. Le 12 octobre 2024 vers 3 heures du matin, les douaniers contrôlent un véhicule à Saulces-Monclin. À l’intérieur du camion, ils découvrent 44 cartons contenant cinquante cartouches de cigarettes.
À la barre, le prévenu explique qu’il avait l’habitude d’acheter ses cigarettes « dans la rue » auprès de vendeurs à la sauvette. Le jeune homme déclare travailler comme auto-entrepreneur dans l’automobile. Son activité concerne « le changement de pare-brise et l’achat et la vente de véhicules ». Il affirme s’être retrouvé en difficulté financière et avoir accepté d’aller chercher du tabac de contrebande en Belgique.
« Vous savez que c’est illégal ? »
« J’ai donné les clefs du camion, ils ont chargé et sont partis, témoigne-t-il. Je n’avais pas compris qu’il y avait une telle quantité de cigarettes à l’intérieur des cartons. Je n’avais pas ouvert le coffre. Ce sont les douaniers qui l’ont fait. » Le président du tribunal l’interroge : « Vous savez que c’est illégal ? » « Cela restait du tabac, pour moi », rétorque-t-il. « Vendre du tabac à la sauvette, vous savez que c’est là encore illégal ? » « J’ai été naïf. Ce transport, c’était pour m’aider à payer mon Ursaff. »
Je n’avais pas compris qu’il y avait une telle quantité de cigarettes. Je n’avais pas ouvert le coffre »
Le prévenu
Le jeune homme déclare « avoir un moment de faiblesse. Je vis chez mes parents, j’ai des difficultés. J’ai toujours essayé de travailler sans demander de l’aide ». La procureure requiert à son encontre du sursis probatoire et une amende douanière de 250 000 euros pour cette « saisie importante ».
Son avocat s’indigne de la somme qui lui est demandée. « Il fait comment, lui, pour payer ! L’État lui met tout cela sur la tête ! Si demain, il veut acheter une maison, le jour où il aura des revenus, on viendra la lui saisir. Il ne pourra pas construire une vie professionnelle. » Il a ainsi plaidé en faveur d’une « amende inférieure à 10 000 euros ».
Le jeune homme a finalement été reconnu coupable et condamné à douze mois d’emprisonnement assorti d’un sursis simple et à une amende douanière de 50 000 euros.